Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/284

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lorsque vous me quittiez avec colère, je m’enfermais pour relire vos premières lettres ; qu’il y a une valse chérie que je n’ai jamais jouée en vain lorsque j’éprouvais trop vivement l’impatience de vous voir venir ? Ah ! malheureuse, que toutes ces larmes ignorées, que toutes ces folies si douces aux faibles te coûteront cher ! Pleure, maintenant ; ce supplice même, cette douleur n’a servi de rien. »

Je voulus l’interrompre. « Laissez-moi, laissez-moi, dit-elle ; il faut qu’un jour je vous parle aussi. Voyons ; pourquoi doutez-vous de moi ? Depuis six mois, de pensée, de corps et d’âme, je n’ai appartenu qu’à vous. De quoi osez-vous me soupçonner ? Voulez-vous partir pour la Suisse ? je suis prête, vous le voyez. Est-ce un rival que vous croyez avoir ? envoyez-lui une lettre que je signerai et que vous mettrez à la poste. Que faisons-nous ? où allons-nous ? prenons un