Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/329

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de notre destin ; quel que soit l’arrêt que tu prononces, je m’y soumettrai sans murmure. Et toi, Jésus, qui l’as sauvée, pardonne-moi, ne le lui dis pas. Je suis né dans un siècle impie, et j’ai beaucoup à expier. Pauvre fils de Dieu qu’on oublie, on ne m’a pas appris à t’aimer. Je ne t’ai jamais cherché dans les temples ; mais grâce au ciel, là où je te trouve, je n’ai pas encore appris à ne pas trembler. Une fois avant de mourir, je t’aurai du moins baisé de mes lèvres sur un cœur qui est plein de toi. Protège-la tant qu’il respirera ; restes-y, sainte sauvegarde ; souviens-toi qu’un infortuné n’a pas osé mourir de sa douleur en te voyant cloué sur ta croix ; impie, tu l’as sauvé du mal ; s’il avait cru, tu l’aurais consolé. Pardonne à ceux qui l’ont fait incrédule, puisque tu l’as fait repentant ; pardonne à tous ceux qui blasphèment ! ils ne t’ont jamais vu, sans doute, lorsqu’ils étaient au désespoir. Les