Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/337

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une heure, la femme poussa un profond soupir, et se détournant à demi :

« Octave, dit-elle, si vous vous trompiez !

— Non, mon amie, répondit le jeune homme, soyez-en sûre, je ne me trompe pas. Il vous faudra souffrir beaucoup, longtemps peut-être, et à moi toujours ; mais nous en guérirons tous deux, vous avec le temps, et moi avec Dieu.

— Octave, Octave, répéta la femme, êtes-vous sûr de ne pas vous tromper ?

— Je ne crois pas, ma chère Brigitte, que nous puissions nous oublier ; mais je crois que dans ce moment nous ne pouvons nous pardonner encore, et c’est ce qu’il faut cependant à tout prix, même en ne nous revoyant jamais.

— Pourquoi ne nous reverrions-nous pas ? Pourquoi un jour… Vous êtes si jeune ! »

Elle ajouta avec un sourire : « À votre premier amour, nous nous reverrons sans danger.