Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/76

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chargé d’une commission intempestive (c’était sa manière que les longs mots) et de m’être mis en travers des roues avec tant soit peu d’importunité. »

Je lui rendis son compliment, croyant qu’il me quitterait là-dessus ; mais il se mit à marcher à côté de moi.

« Dalens ! Dalens ! répétais-je entre mes dents ; qui me parlera de Dalens ? » car Larive ne m’avait rien dit que ce que peut dire un valet. Par qui le savait-il ? par quelque servante ou quelque paysan. Il me fallait un témoin qui pût avoir vu Dalens chez madame Pierson, et qui sût à quoi s’en tenir. Ce Dalens ne me sortait pas de la tête, et, ne pouvant parler d’autre chose, j’en parlai tout de suite à Mercanson.

Si Mercanson était un méchant homme, s’il était niais ou rusé, je ne l’ai jamais distingué clairement ; il est certain qu’il devait me haïr, et qu’il en agit avec moi aussi