Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/92

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à combattre. Depuis que vous êtes à moi, je m’aperçois de ce que j’ai fait ; j’ai senti en vous embrassant combien mes lèvres s’étaient souillées. Au nom du ciel, aidez-moi à vivre ! Dieu m’a fait meilleur que cela. »

Brigitte me tendit les bras, me fit les plus tendres caresses. Elle me pria de lui conter tout ce qui avait donné lieu à cette triste scène. Je ne lui parlai que de ce que m’avait dit Larive, et n’osai lui avouer que j’avais interrogé Mercanson. Elle voulut absolument que j’écoutasse ses explications. M. de Dalens l’avait aimée ; mais c’était un homme léger, très dissipé et très inconstant ; elle lui avait fait comprendre que, ne voulant pas se remarier, elle ne pouvait que le prier de changer de langage, et il s’était résigné de bonne grâce ; mais ses visites, depuis ce temps, avaient toujours été plus rares, et aujourd’hui il ne venait plus. Elle tira de la liasse une lettre qu’elle me montra, et dont