Page:Nadaud - Chansons, 1870.djvu/234

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Gudule est quelquefois grondeuse,
Surtout quand le temps va changer ;
Nous écoutons sa voix pleureuse,
Sans rire et sans nous corriger.
Chez nous, on n’oserait rien faire
Sans son avis… qu’on ne suit guère.

Allons, Gudule, endormez-vous :
La cloche va tinter huit coups.

Nous lui racontons les merveilles
Dont jadis elle nous parlait ;
Elle écoute des deux oreilles,
En égrenant son chapelet.
Nous contons l’histoire éternelle
Du diable ou de la fée Urgèle.

Allons, Gudule, endormez-vous :
La cloche va tinter huit coups.

Gudule, autrefois économe,
Devint avare à soixante ans ;
Chaque année arrondit la somme
Qu’elle amasse pour ses enfants.
Or, elle n’a garçon ni fille :
Nous sommes toute sa famille.

Allons, Gudule, endormez-vous :
La cloche a tinté ses huit coups.