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les conquêtes du commandant belormeau

— Je suis bien fâchée de le dire à madame, mais elle a rêvé pour sûr ; je ne me suis point aperçue de cela.

— Par exemple, c’est trop fort !

— Ce soldat aura fait un geste que madame, à distance, aura mal interprété.

— Enfin, Nanniche, je ne veux pas, si ce détachement séjourne quelque temps à Wattignies, que vous soyez toujours à converser avec les militaires.

— Madame, dit Nanniche, solennelle et mettant la main sur son cœur, je l’ai déclaré pas plus tard que ce matin à Mlle Valentine, moi, je suis patriote, j’aime la France et nul ne m’empêchera de témoigner mon amitié à ses défenseurs.

— Mais vous vous perdrez, ma pauvre fille ! Oh ! une nièce de Catherine.

— Eh bien, si j’oublie ma défunte tante, ce ne sera pas la faute de madame.

Mme Michel rentra dans la salle à manger, désespérée de son impuissance.

Grand-père Frantz, ayant cordialement pris congé des artilleurs, rentra à son tour.

— Mon père, s’écria la bonne dame, je n’obtiendrai pas qu’Annette se comporte de façon convenable.

— Ma fille, ne vous mettez donc pas martel en tête. Si quelqu’un de ces bons garçons l’enlève, il nous rendra un fameux service.

— Oh ! mon père, une nièce de Catherine !

Michel Stenneverck rentra pour déjeuner ; les siens l’attendaient avec impatience, car dans les petits pays le moindre événement prend de l’importance et chacun désirait savoir si ce détachement militaire séjournerait à Wattignies.

— Comment se fait-il, demanda grand-père Frantz, que de l’artillerie passe par ici ; nous ne sommes plus sur le chemin de la frontière.

— Mon père, ces batteries se rendaient à Honds-