Page:Nau - Force ennemie.djvu/175

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le masque du Roffieux s’illumine de l’éclat d’une radieuse, d’une splendide franchise qui me fait l’impression de déplaire de plus en plus au docteur :

— Voyons, reprend le père Froin, en s’adressant à moi cette fois, vous vous êtes montré excitable, violent, pendant la visite de monsieur votre cousin ? Vous avez l’air bien tranquille, cependant.

Je m’aperçois qu’une inquiétude vient de le saisir tout-à-coup. Ses sourcils se rapprochent et s’abaissent ; un tic fait très légèrement trembler l’une de ses joues :

— Dites-le moi en toute confiance. Vous n’avez pas ressenti de la journée de ces craintes… morbides, — vous savez bien, de ces craintes dont vous ne me parlez plus depuis longtemps, depuis ma première visite, — malgré mes interrogations à ce sujet… Vous me comprenez ?…

Il est clair qu’il fait allusion à ce stupide : « Je suis habité ! » mais qu’il ne veut pas s’expliquer devant Elzéar, — très résolu à ne pas « fournir d’armes » à mon cousin, — le brave homme !

Par bonheur Kmôhoûn veut bien s’abstenir de toute manifestation en moi et je puis répondre avec un sang froid parfait :

— Non ! Pas le moins du monde ! Et puis, vous n’ignorez pas que ce jour-là j’étais sous le coup d’une terrible commotion et que je parlais un peu au hasard, sans savoir !