Page:Nau - Force ennemie.djvu/176

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— Ah ! tant mieux ! Et ce langage n’est pas celui d’un… « névrosé » s’écrie le docteur qui a un sourire si bon, si heureux que j’ai un gros remords de ma dissimulation, — forcée, pourtant !

— En tout cas, insiste Elzéar, un peu sèchement, je crois que vous ferez bien de le soigner plus que jamais. Je veux qu’il guérisse, MOI !

— Monsieur, réplique très placidement le Docteur, il y a trente-cinq ans que je m’occupe de… maladies nerveuses et je vous assure que l’on peut me confier un patient sans avoir à s’effrayer de mes imprudences. Je n’ai aucun intérêt à retarder une cure, — bien au contraire ! Et dans le cas présent la cure est bien près d’être complète.

— Oh ! mon mari ne met pas un instant en doute votre « aihpérience et votre habileté, Dâhteur », sopranise « Raoula » qui se rend compte de la maladresse de Roffieux et qui me regarde un peu de travers depuis que je n’ai pas su lui rendre son œillade. Il veut seulement dire qu’il compte sur toutes deux pour achever de guérir notre cousin qui semble encore bien fatigué, bien fatigué !

Et tous deux se retirent après nous avoir gratifiés, le Docteur d’un salut, — et moi d’une très molle poignée de main.

Encore, sans la présence du père Froin, aurais-je dû me passer de cette faveur sans prix. Ils se sont contraints à une demi-cordialité à seule fin de prouver devant témoin leur noble et méritoire