Page:Nau - Force ennemie.djvu/322

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gaîté tendre. Je flotte en les parfums roses des « bois », en la radiance apaisante des clairières, en toute cette douceur, en toute cette beauté que je sens être une infinie bonté manifestée par de transportantes images et par un « immatériel bien-être »…

Et, bien que follement désireux de ne jamais quitter cette atmosphère de délices dont je n’ai su donner aucune idée vraie, — je me sens inharmonieux, brutal, « déplacé », dans ce milieu de trop éthérée suavité. Une force bienveillante, attristée, je le devine, de me sevrer de joies dont je suis indigne, me chasse presque malgré elle.

Toutefois, au moment de quitter la délicieuse étoile qui me semble pâlir avant même que je l’aie abandonnée, — m’apparaissent tout à coup, plus diaphanes, plus aériens que le reste du surnaturel décor, — de merveilleux, d’invraisemblables palais de rêve et des végétations de prodige : ce sont les domaines imaginaires de ma « princesse »…

… Et, un peu à l’écart, s’élève plus nette, plus fermement dessinée (?), une sorte de grande villa antillaise à vérandas et à piliers comme de lumière blanche. Une mer ruisselante de soleil atteint presque son large perron neigeux, serti de roses pourpre, et lance une pluie de brillants irisés vers la forêt de cocotiers qui l’étreint et dont les longues pennes d’or vert frôlent ses hautes galeries.

Je crois l’avoir déjà vue, mais où ? en songe ou dans une autre existence ?…

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