Page:Nau - Force ennemie.djvu/73

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vez noter toutes les « infractions signalées ». Quand je « rapporte » par hasard sur ces vilains bougres, je ne veux pas qu’on en rate un ! Les sales gens !

Par hasard, ricane mon gardien, dès que le jeune poussah aux vilains yeux s’est un peu éloigné, tout en grognant comme Mabire, en steppant comme Marical, puis en caracolant comme Jean Jouillon… Par hasard ! Il restera des heures sans parler et ne retrouvera sa langue que pour débagouler sur le compte des autres !… Savez-vous pourquoi ? Pass’que Bid’homme refile des bons de tabac, de vin de « Moëllaga » ou de « phormacie » sur le guichet de l’Économe aux jean-foutres qui mouchardent. ’faudra que j’y donne la liste, à Bid’homme ! — Y a pas ! — Et je verrai demain Auzoux, — ce dégoûtant suiffeux qui vient de nous casser les… oreilles, — se parfumer l’conduit de la fumée de bonnes pipes du « Caporal » de l’Administration, ou se caresser l’gaviot avec du vin « des Îles » (??) ou de l’ « Anti-Scorbutique » (!!)

— Il a une figure abominable…

— Et qui ne trompe pas son monde. ’Y en a pas de plus « débecquetant ».

Et mon gardien me raconte très brièvement l’histoire d’Auzoux.

D’après Léonard, cet interné qui déteste ses compagnons de misère, ferait bien meilleure figure au bagne que dans un hospice d’aliénés. Il n’est pas plus « malade » qu’un « sous-sorcrétaire d’État » ou un « père capucin », que toute la « cléricaille