Page:Nerval - Aurélia, Lachenal & Ritter, 1985.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fidélité sans récompense comme à un chevalier du moyen-âge, chevauchant à quelque entreprise dans sa froide armure de fer. J’ai bien un peu de ce sang-là dans les veines, moi, pauvre et obscur descendant d’un châtelain du Périgord ; mais les temps sont bien changés et les femmes aussi ! Gardez-nous la fidélité des anciens temps et nous nous résignerons peut-être à faire de même. Mais, en vérité, ce serait là bien du temps et du bonheur perdus !

Voyez-vous, je vous parle en riant ; mais je tremble que votre lettre ne soit pas tout à fait sérieuse. Il y a toujours quelque niaiserie à trop respecter les femmes et elles prennent souvent avantage d’une trop grande délicatesse pour exiger des sacrifices dont elles se raillent en secret. Oh ! je suis bien loin de vous croire coquette ou perfide ! mais cette pensée… sacrifié !…