Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/17

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lers d’État[1], de référendaires en herbe, dont la nichée d’hommes déjà sérieux, mais encore aimables, se développait dans ce pâté de maisons, en vue des Tuileries et des ministères voisins. Ils n’étaient reçus qu’à condition d’amener des femmes du monde, protégées, si elles y tenaient, par des dominos et des loups.

Les propriétaires et les concierges étaient seuls condamnés à un sommeil troublé — par les accords d’un orchestre de guinguette choisi à dessein, et par les bonds éperdus d’un galop monstre, qui, de la salle aux escaliers et des escaliers à l’impasse, allait aboutir nécessairement à une petite place entourée d’arbres, — où un cabaret s’était abrité sous les ruines imposantes de la chapelle du Doyenné. Au clair de lune, on admirait encore les restes de la vaste coupole italienne qui s’était écroulée, au dix-huitième siècle, sur les six malheureux chanoines, — accident duquel le cardinal Dubois fut un instant soupçonné.

  1. L’un d’eux s’appelait Van Daël, jeune homme charmant, mais dont le nom a porté malheur à notre château.