Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/75

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leçon, ou quelque effrontée qu’on n’a eu que la peine de payer et de mettre en campagne ? Mais il faut l’âme d’un plat valet pour m’avoir jugé digne de donner dans ce piège un instant. Et pourtant elle ressemble à celle que j’aime… et moi-même, quand je la rencontrai voilée, je crus reconnaître et sa démarche et le son si pur de sa voix… Allons, il est bientôt six heures de nuit, les derniers promeneurs s’éloignent vers Sainte-Lucie et vers Chiaia, et les terrasses des maisons se garnissent de monde… À l’heure qu’il est, Marcelli soupe gaiement avec sa conquête facile. Les femmes n’ont d’amour que pour ces débauchés sans cœur.

FABIO, UNE BOUQUETIÈRE.

FABIO. — Que me veux-tu, petite ?

LA BOUQUETIÈRE. — Seigneur, je vends des roses, je vends des fleurs du printemps. Voulez-vous acheter tout ce qui me reste pour parer la chambre de votre amoureuse ? On va bientôt fermer le jardin, et je ne puis remporter