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VOYAGE EN ORIENT.

lorsqu’on nous questionne sur cet article ? — R. Parce que nous avons besoin de n’être pas connus pour ce que nous sommes, nous trouvant au milieu des sectateurs de l’islamisme. Il est donc à propos que nous reconnaissions le livre de Mahomet ; et, afin qu’on ne nous fasse pas un mauvais parti, nous avons adopté toutes les cérémonies musulmanes, et même celle des prières sur les morts ; et tout cela seulement à l’extérieur, afin d’être ignorés.

D. Que disons-nous de ces martyrs dont les chrétiens vantent tant l’intrépidité et le grand nombre ? — R. Nous disons que Hamza ne les a point reconnus, fussent-ils crus et attestés par tous les historiens.

D. Mais, si les chrétiens viennent à nous dire que leur foi n’est pas douteuse, parce qu’elle est appuyée sur des preuves plus fortes et plus immédiates que la parole de Hamza, que répondons-nous et comment avons-nous reconnu l’infaillibilité de Hamza, cette colonne de la vérité dont puisse être le salut sur nous ? — R. Par le témoignage que lui-même a rendu de lui-même, lorsqu’il a dit, dans l’épitre du commandement et de la défense : « Je suis la première des créatures de Dieu ; je suis sa voix et son point ; j’ai la science par son ordre ; je suis la tour et la maison bâtie ; je suis le maître de la mort et de la résurrection ; je suis celui qui sonnera la trompette ; je suis le chef général du sacerdoce, le maître de la grâce, l’édificateur et le destructeur des justices ; je suis le roi du monde, le destructeur des deux témoignages ; je suis le feu qui dévore. »

D. En quoi consiste la vraie religion des prêtres druses ? — R. C’est le contre-pied de chaque croyance des autres nations ou tribus ; et tout ce qui est impie chez les autres, nous le croyons, nous, comme il a été dit dans l’épître de la tromperie et de l’avertissement.

D. Mais, si un homme venait à connaître notre saint culte, à le croire et à s’y conformer, serait-il sauvé ? — R. Jamais, la porte est fermée, l’affaire est finie, la plume est émoussée ; et,