Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/27

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tracez ces philosophes anciens qui donnaient leurs leçons la tête couronnée de fleurs et les mains remplies de doux parfums. »

Le plan seul de l’ouvrage de M. de Chateaubriand en indique la portée. Le Génie du christianisme se divise en quatre parties : la première traite des dogmes et de la doctrine ; la deuxième et la troisième, c’est le coeur de l’ouvrage, renferment la poétique du christianisme, ou les rapports de la religion avec la poésie, la littérature et les arts ; la quatrième contient le culte, c’est-à-dire tout ce qui concerne les institutions religieuses et les cérémonies de l’Église. De cette division, l’auteur tire trois genres de développements pour faire apprécier le génie véritable du christianisme, si méconnu dans les temps qui venaient de s’écouler. Il montre ce que le christianisme offre de touchant pour le cœur et de satisfaisant pour l’esprit dans ses mystères et dans ses dogmes ; ce que l’esprit lui doit de jouissances, ce que la société lui doit d’institutions utiles et de bienfaits.

Qu’on se représente ce cadre majestueux, rempli par un homme d’une intelligence supérieure, déjà éprouvé par tant de vicissitudes, et qui, avant trente ans, laissait derrière lui toute une odyssée voyageuse et une révolution ; rappelez-vous que cet homme était dans toute la verdeur d’un talent original, et que son imagination, dans toute sa richesse, prodiguait les couleurs qu’elle avait rassemblées sur cette palette intérieure que les grands écrivains portent en eux et qui