Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/413

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mais. » Pourquoi faut-il que la postérité puisse appliquer ces paroles, non-seulement à M. Canning, mais à celui par qui M. Canning était si sévèrement et si justement jugé !

Pendant que la prose de M. de Chateaubriand, tantôt hautaine, dédaigneuse, aiguisée par l’ironie, tantôt pleine de grands mouvements oratoires, et éclatant en formidables cris de colère, conduisait l’attaque sur un point, la prose de M. de La Mennais, semblable à une épée, moins brillante peut-être, mais bien affilée, pratiquait la brèche dans une autre direction, et la prose de M. Guizot, austère, lucide, grave, dogmatique, un peu méprisante, passant tout au crible de l’analyse rationaliste, frappait un autre pan de murailles à coups redoublés. Toutes les questions fondamentales étaient soulevées dans cette polémique : l’origine des pouvoirs, leurs droits respectifs, les bornes de l’autorité, le conflit des deux prérogatives, les principes de la souveraineté. Les bases de l’ordre social semblaient mises à nu.


III.

Éloquence parlementaire. — Les grands orateurs de la restauration : M. Lainé, M. de Serre, le général Foy.


L’établissement du gouvernement représentatif avait fait surgir, en face de la presse, un instrument de polémique politique encore plus élevé : la tribune parlementaire. Un nouveau genre apparaissait donc ou