Aller au contenu

Page:Nichault - La Duchesse de Chateauroux.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la nommer surintendante de la maison de madame la Dauphine, en ajoutant qu’il la suppliait de se rendre aussitôt son départ, au château de Plaisance, chez M. Duverney, où les fréquents courriers qu’il lui enverrait seraient moins remarqués des gens de la cour, et particulièrement de la reine.

Après avoir pris tous ces soins, il alla à la tribune de la chapelle l’aire sa prière, et monta dans son carrosse avec M. le premier écuyer, avec le duc d’Aven et le marquis de Meuse.

L’évêque de Soissons, son aumônier, et le marquis de Verneuil, secrétaire du cabinet, le suivirent. Le cardinal de Tencin partit pour Lyon, et M. de Maurepas alla dans le Midi visiter nos ports. M. Orry et M. de Saint-Florentin restèrent à Paris pour les affaires d’État.

Louis XV avait deviné tout ce que le séjour de Versailles aurait de pénible pendant son absence pour madame de Châteauroux ; et le voyage de Plaisance était encore un tendre soin inspiré par l’amour.

Les courriers s’y succédèrent rapidement. Le roi était arrivé le 12 mai à Lille, après avoir visité les places les plus importantes de cette frontière, et avoir donné des ordres pour leur sûreté. Il venait de passer la revue de son armée, et d’établir par des règlements une bonne discipline. Ses aides de camp étaient les ducs de Richelieu, d’Aven, de Luxembourg, le marquis de Meuse, le marquis de Péquigny : il avait pour généraux le maréchal de Nouilles, à la tête de 80 mille hommes, et le comte de Saxe, qui commandait un corps séparé de 40 mille hommes.

Avant de commencer ses opérations de guerre, le roi voulant invoquer les bénédictions du Ciel pour ses armes, fit célébrer une messe du Saint-Esprit, et tint, le 16 mai, à l’abbaye de Cisoing, un chapitre de l’ordre, dans lequel le marquis de Bissy eut l’honneur d’être nommé seul chevalier[1]. C’était une récompense de ses belles actions en Italie, à Montegrosso, rocher sur lequel il se battit pendant sept heures, et fit prisonnier le marquis de Suse, frère naturel du roi de Sardaigne.

Lien n’était mieux calculé que cette récompense accordée

  1. Fastes de Louis XV. — Histoire de France.