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Page:Nichault - Un mariage sous l empire.djvu/178

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Albert parlait d’une femme dont on prétendait qu’il avait à se plaindre.

La dernière pièce finie, chaque homme offrit son bras à la femme près de laquelle il se trouvait, pour l’aider à sortir de la salle de spectacle et à traverser la longue galerie qui la séparait du château : Ermance fut contrainte d’accepter celui du comte Albert. Dès que la foule fut un peu dissipée, M. de Maizières s’approcha d’elle et lui apprit comment il avait décidé Adhémar à venir avec lui, malgré qu’il fût à peine descendu de cheval et encore fatigué de son voyage impérial.

— J’ai pensé, ajouta-t-il, que Montvilliers n’étant qu’à deux heures d’ici, vous seriez assez bonne pour nous donner l’hospitalité. Nous avons déjà le consentement de notre cher président que j’ai été bien étonné de trouver à l’orchestre parmi les vrais amateurs de la comédie bourgeoise ; mais j’ai deviné que son pied goutteux lui avait fait préférer cette place.

En cet instant, ils arrivèrent près de M. de Montvilliers, qui les attendait, dans le salon en causant avec Adhémar. Le comte Albert, après avoir conduit madame de Lorency vers lui, les salua et se retira.

— Vous le connaissez donc beaucoup ? demanda Adhémar en montrant M. de Sh…, sans s’apercevoir que ce premier mot, après une absence de deux mois, pouvait paraître étrange.

— Non, répondit Ermance sans paraître éprouver le moindre embarras à cette question, je l’ai seulement rencontré quelquefois ; mais je ne m’attendais pas au plaisir de vous trouver ici.

— Je le crois, reprit-il d’un ton amer ; puis, cherchant à plaisanter, je ne m’y attendais pas plus que vous, et sans cet étourdi de Maizières…

— Ah ! point d’injure, interrompit Ferdinand, sinon je dirai la vérité, et l’on verra bien que ce n’est pas pour moi que… Mais il suffit… je veux être généreux, et pourtant, ajouta-t-il en se penchant vers madame de Lorency, j’aurais bien des choses à vous raconter.

Comme il finissait ces mots, on annonça que le souper était