pitres des Modern Painters de John Ruskin s’intitule « of the Superhuman Ideal » (vol. II, chap. v.) Cet « idéal superhumain », que Ruskin cherche dans l’art, correspond à peu près à cet autre idéal de Surhumanité que Nietzsche voudrait introduire dans la vie pour y amener l’homme. C’est donc bien à tort que M. Jean Izoulet a donné le titre de Les Sur-Humains à sa traduction des Representative Men d’Emerson, en indiquant spécialement que les « types » du penseur américain sont « à beaucoup d’égards les « surhommes » de Nietzsche ». Les grands hommes dont parle Emerson correspondent tout simplement aux « hommes supérieurs » de la quatrième partie de Zarathoustra — ces hommes supérieurs qui ne sont que la promesse du Surhumain. Dans la préface italienne du Triomphe de la Mort, préface qui n’a pas été traduite en français, M. Gabriel d’Annunzio évoque cette ombre du Surhumain, comme une vision de l’avenir : « Noi tendiamo l’orecchio alla voce del magnanimo Zarathustra, o Cenobiarca ; e prepariamo nell’arte con sicura fede l’avvento del Uebermensch, del Superuomo. »
Le mot Uebermensch se rencontre d’ailleurs pour la première fois dans la littérature allemande, au premier acte du Faust de Gœthe, dans la scène où apparaît le « Erd-geist ».