Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/169

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omme, en fin de compte, le statut chrétien ne peut être qu’un état de la nature, sans avoir le droit de s’interpréter comme tel, "chrétien" finit par correspondre à un faux monnayage de l’interprétation chrétienne érigé en principe.

112.

L’ignorance dans les choses de la psychologie. — Le chrétien n’a pas de système nerveux - ; le mépris du corps et la façon arbitraire de passer sous silence les exigences de celui-ci, les découvertes faites à son sujet ; l’hypothèse que ceci est conforme à la nature supérieure de l’homme, que l’âme en tirera nécessairement profit - ; la réduction systématique de toutes les facultés du corps à des valeurs morales ; la maladie elle-même conditionnée par la morale, imaginée par exemple comme punition, comme épreuve, ou même comme condition du salut ; l’homme y devient plus parfait qu’il ne saurait l’être quand il se porte bien ( - l’idée de Pascal) ; dans certains cas, il faut même se rendre volontairement malade. -

113.

Ils méprisaient le corps : ils ne se le faisaient pas rentrer en ligne de compte, mieux encore, ils le traitaient en ennemi. Leur extravagance, c’était de croire que l’on pouvait porter une " belle âme " dans un corps d’avorton, aux apparences de cad