Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/172

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peuple qui parle ici pour se sentir attiré par lui. Le point de vue auquel on se place vis-à-vis du Nouveau Testament (tel Tacite) sert de pierre de touche pour connaître le goût classique de chacun ; celui qui n’éprouve pas un sentiment de révolte, celui qui n’est pas pris par quelque chose comme de la fœda superstitio, quelque chose qui vous fait retirer la main, comme pour ne pas se salir : celui-là ne sait pas ce qui est classique. Il faut considérer la " croix " comme fit Goethe.

115.

Réaction des petites gens. — L’amour procure le sentiment de puissance le plus élevé. Il fait comprendre que ce n’est pas l’homme en général mais une certaine catégorie d’hommes qui parlent ainsi : "Nous sommes divins dans l’amour, nous devenons des " enfants de Dieu ", Dieu nous aime, n’exige rien de nous autre chose que l’amour". Cela veut dire que toute morale, toute obéissance, toute action, ne produisent pas ce sentiment de puissance qu’engendre l’amour. — Par amour, on ne fait rien de méchant, on fait bien plus que ce l’on ferait par obéissance et vertu. Ici, le bonheur du troupeau, le sentime