Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/295

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ême ; qu’il ne suffit pas d’accepter la souffrance qu’entraîne une pareille pratique ; que l’on vit totalement dans les sentiments positifs ; que l’on prend le parti des adversaires en parole et en action ; que, par une superfétation d’états paisibles, bienveillants, conciliants, secourables et charitables, on appauvrit le sol réservé aux autres états… que l’on a besoin d’une pratique continuelle. Qu’atteint-on par là ? — Le type bouddhiste, ou la vache parfaite.

Ce point de vue n’est possible que lorsqu’il ne règne aucun fanatisme moral, c’est-à-dire lorsque l’on ne hait pas le mal à cause de lui-même, mais seulement parce qu’il ouvre des voies qui nous occasionnent des dommages (l’inquiétude, le travail, les soucis, les complications, la dépendance). Ceci est le point de vue bouddhiste ; on n’a pas de haine à l’égard du péché, l’idée de " péché " fait complètement défaut.

b) Le type inconséquent. On fait la guerre contre le mal, — on croit que la guerre, à cause du bien, n’entraîne pas les conséquences morales qui sont généralement celles de la guerre et n’influe pas sur le caractère de la même façon (c’est à cause de ces