Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/309

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228.

Ce n’est pas la nature qui est immorale lorsqu’elle est sans pitié pour les dégénérés : la croissance du mal psychique et moral dans l’espèce humaine est, au contraire, la conséquence d’une morale maladive et anti-naturelle. La sensibilité du plus grand nombre des hommes est maladive et antinaturelle. A quoi cela tient-il si l’humanité est corrompue sous le rapport moral et physiologique ? — Le corps périt lorsqu’un organe est altéré. On ne peut pas ramener le droit de l’altruisme à la physiologie, tout aussi peu que le droit à être secouru, l’égalité du sort : tout cela sont des primes pour les dégénérés et les mal venus. Il n’y a pas de solidarité dans une société où il y a des éléments stériles, improductifs et destructeurs, lesquels auront d’ailleurs des descendants encore plus dégénérés qu’eux-mêmes.

229.

Un commandement de l’amour des hommes. — Il y a des cas où la procréation serait un crime : en cas de maladie chronique et chez les neurasthéniques du troisième degré. Que faut-il faire dans ce cas ? — On pourrait toujours tenter d’encourager ces êtres à la chasteté, par exemple à l’aide de la musique de Parsifal : Parsifal lui-même, cet idiot typique, n’avait que trop de raisons pour ne p