Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/342

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obles appartiennent, pour parler physiologiquement, aux moyens narcotiques : leur abus entraîne les mêmes conséquences que l’abus d’un autre opium, — l’affaiblissement des nerfs…

254.

Les confusions psychologiques : le besoin de croire confondu avec le " vouloir le vrai " (par exemple chez Carlyle). Mais de même, le besoin d’incrédulité a été confondu avec le " vouloir le vrai " ( - le besoin de se débarrasser d’une croyance pour cent motifs, d’avoir raison contre un " croyant " quelconque). Qu’est-ce qui inspire les sceptiques ? La haine des dogmatiques - ou bien le besoin de calme, la fatigue, comme chez Pyrrhon. Les avantages que l’on attendait de la vérité étaient les avantages que donnait la croyance en elle ; — car, par elle-même, la vérité pourrait être absolument pénible, nuisible, néfaste -. On s’est seulement remis à combattre la vérité lorsque l’on s’était promis des avantages de la victoire, — par exemple la liberté vis-à-vis des puissances régnantes. La méthode de la vérité n’a pas été trouvée pour des motifs de vérité, mais pour des motifs de puissance, la volonté d’être supérieur. Par quoi se démontre la vérité ? Par le sentiment de l’augmentation de la puissance, — par l’utilité, — par son caractère indispensab