Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/69

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les valeurs anciennes sont nées de la vie décroissante, les nouvelles de la vie ascendante —. On comprend que l’idéal ancien est un idéal contraire à la vie (né de la décadence et déterminant la décadence, bien que paré des splendides vêtements de la morale). Nous comprenons les choses anciennes et nous sommes loin d’être assez forts pour les choses nouvelles.

La période des trois grandes passions : le mépris, la pitié, la destruction.

La période de la catastrophe : la venue d’une doctrine qui passe les hommes au crible… qui pousse les faibles à des décisions, et aussi les forts —.

19.

LE JOURNAL DU NIHILISTE. L’épouvante devant la découverte du « faux ».

Vide ; plus de pensée ; les passions fortes tour nant autour d’objets sans valeur : —— les spectateurs de ces impulsions absurdes, le pour et le contre : il faut réfléchir avec ironie et froideur vis-à-vis de soi-même. — Les plus fortes impulsions apparaissent séductrices et mensongères : comme si nous devions croire à leur objet. La force la plus grande ne sait plus à quoi elle doit servir. Les moyens sont là, mais il n’y a pas de but. — L’athéisme envisagé comme manque d’idéal.

Phase de la négation passionnée : le désir long-