Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/72

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produit et par la résistance qu'elle exerce. L'adiaphorie, qui, en soi, serait imaginable, n'existe pas. C'est essentiellement un désir de violence et un désir de se défendre contre les violences. Il ne s'agit pas de conservation de soi; chaque atome agit sur tout l'être, - il est supprimé en imagination lorsque l'on supprime ce rayonnement de volonté de puissance. C'est pourquoi je l'appelle une quantité de " volonté de puissance ": par là est exprimé le caractère dont on ne peut faire abstraction, dans l'ordre mécanique, sans faire abstraction de cet ordre même.

La transcription de ce monde d'effets en un monde visible - un monde pour l'œil - c'est l'idée de " mouvement ". On sous-entend toujours ici que quelque chose est mis en mouvement - que ce soit la fiction d'un atome-globule ou même l'abstraction de celui-ci, l'atome dynamique, on imagine toujours une chose qui agit, - ce qui équivaut à dire que nous ne sommes pas sortis de l'habitude, à quoi les sens et le langage nous induisent. Le sujet et l'objet, un acteur pour agir, l'action et ce qui la provoque, ainsi séparés: n'oublions pas que cela désigne une simple sémiotique et rien de réel. La mécanique, en tant que doctrine du mouvement, est déjà une transcription dans le langage des sens de l'homme.

Nous avons besoin d'unités pour pouvoir calculer: mais ce n'est pas une raison pour admettre