Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/88

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avoir d’originalité doit être attribué au souvenir de tout cet entourage de famille.

De tous les journaux auxquels j’ai collaboré, aucun ne m’a laissé de plus chers souvenirs que le Magasin pittoresque.

Aussi est-ce avec un vrai plaisir que j’en ai conservé les traces.

Le 30 décembre 1868, M. Charton m’écrivait :


Versailles, 31, rue Saint-Martin,
30 décembre 1868.

Monsieur,

J’ai pensé souvent à vous. J’ai été tenté bien des fois de vous écrire, de vous exprimer ma sympathie pour vos travaux et d’oser vous demander de m’aider dans mon humble tâche de maître d’école (qu’est-ce autre chose, ce pauvre Magasin, qu’une école ?)…


Cette proposition était un honneur ; c’était une petite augmentation de ressources. Nous étions alors en grande pauvreté. Mon traitement de journaliste à Rouen n’était, par an, que de 1,800 francs, et nous devions avec cela vivre et faire figure à cinq.

Je m’empressai d’accepter. Plus les hommes ont de valeur morale, plus les rapports avec eux sont excellents et féconds ; je l’ai éprouvé avec M. Charton, et plus tard avec M. Littré.