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L’AUBE POINT FAIBLEMENT…



L’aube point faiblement, tous les coqs ont chanté ;
Le bourgeon bleu du jour éclôt de tous côtés,
La nature a sa grâce intime et reposée.
Un vent léger transporte un parfum vif, amer.
Le jour, tout ruisselant d’éclat et de rosée,
Est frais comme un poisson qu’on arrache à la mer !
Le monde a revêtu la faible teinte verte
Qui semble un vol léger butinant la forêt,
À chaque instant on voit ce verdoyant secret
Enfler et chuchoter sur le branchage inerte ;
Et le montant soleil a posé sur mon cou
Sa belle main forte et cuisante,
On entend dans les bois, — comme un cœur dont les coups
Ont une langueur hésitante, —
Le charmant hoquet du coucou.