Page:Nodier - Inès de Las Sierras, 1837.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que j’éprouvais aux premiers accens d’Inès. Ce que j’éprouvai un peu plus tard, il n’y a point de termes dans les langues qui puissent l’exprimer. Les deux essences de mon être se séparaient distinctement dans ma pensée : l’une, inerte et grossière, que son poids matériel retenait fixée sur un des fauteuils de Ghismondo ; l’autre, déjà transformée, qui s’élevait au ciel avec les paroles d’Inès, et qui en recevait, à leur gré, toutes les impressions d’une vie nouvelle, inépuisable en voluptés. Soyez bien convaincus que si quelque génie malheureux a douté de l’existence de ce principe éternel, dont la