Page:Nodier - Inès de Las Sierras, 1837.djvu/161

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temps à autre un front où l’admiration le disputait à l’épouvante, et soupirait d’extase ou d’envie.

Un cri d’enthousiasme succéda au chant d’Inès. Elle versa elle-même à boire à la ronde, et choqua d’un verre délibéré le verre de Boutraix. Il le retira vers lui d’une main mal assurée, me regarda boire et but. Je remplis de nouveau les verres, et je saluai Inès.

— Hélas ! dit-elle, je ne sais plus chanter, ou bien cette salle a trahi ma voix. Autrefois il n’y avait pas un atome de l’air qui ne me répondît, et qui ne me prêtât un accord. La nature n’a