Page:Nodier - Inès de Las Sierras, 1837.djvu/300

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tères, dans le cadre ordinaire de la vie commune, mais tout l’ensemble de la société auxjjrises avec une âme exaltée, avec un esprit original, avec un être distingué. De tels tableaux manifestent pour ainsi dire la maladie morale d’une époque, tel est le charme entraînant attaché à Iléné ou à Corinne. Le roman que nous publions est de cette école. C’était une justice que de le rendre à la France, car il vient d’elle. C’est Corinncjéviderament qui a inspiré Julie Norvich ; et l’auteur anglais, en témoignant, dans plusieurs passages de son livre, son cnthou siasme pour madame de Staël , s’acquitte d’une dette de reconnaissance. Le théâtre où il a placé sa poétique héroïne est moins élevé et moins idéal. L’enceinte d’un presbytère et les salons d’une société du second ou du troisième ordre ne parlent pas à l’imagination comme l’Italie, les arts, la pompe du climat, et le contraste des diverses mœurs nationales ; mais, dans une sphère plus restreinte, tout est vrai, simple, touchant, et l’on s’étonne peu du grand succès que Julie Norvich a obtenu en Angleterre, car les sentiments y sont purs, élevés et naturels. Ce roman est donc d’une morale austère et d’une piété vive : tel n’était pas autrefois l’emploi de ce genre de fiction, telle n’était pas la forme de la prédication ; mais il ne faut pas s’olfeuser de cette concession faite à la mollesse des âmes et à la misère des temps. Le but sanctifie le moyen, et l’on prend quel-