Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/125

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convoqué pour le départ des songes du matin, venoit réclamer la récompense promise par la reine des terreurs nocturnes et palpitoit auprès d’elle d’un hideux amour, en faisant bourdonner ses ailes avec tant de rapidité, qu’elles n’obscurcissoient pas du moindre nuage la transparence de l’air. Theïs, et Thélaïre, et Myrthé dansoient échevelées et poussoient des hurlemens de joie. Près de moi, d’horribles enfans aux cheveux blancs, au front ridé, à l’œil éteint, s’amusoient à m’enchaîner sur mon lit des plus fragiles réseaux de l’araignée qui jette son filet perfide à l’angle de deux murailles contiguës pour y surprendre