Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/126

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un pauvre papillon égaré. Quelques-uns recueilloient ces fils d’un blanc soyeux dont les flocons légers échappent au fuseau miraculeux des fées, et ils les laissoient tomber de tout le poids d’une chaîne de plomb sur mes membres excédés de douleur. Lève-toi, me disoient-ils avec des rires insolens, et ils brisoient mon sein oppressé en le frappant d’un chalumeau de paille, rompu en forme de fléau, qu’ils avoient dérobé à la gerbe d’une glaneuse. Cependant j’essayois de dégager des frêles liens qui les captivoient mes mains redoutables à l’ennemi, et dont le poids s’est fait sentir souvent aux Thessaliens dans les jeux