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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

l’espace où s’exercent des actions magnétiques, où la boussole se voit imposer une orientation.

En résumé, on peut en tout lieu remplacer un champ de gravitation, remplacer l’effet de la pesanteur par un mouvement convenablement accéléré de l’observateur et réciproquement. Il y a équivalence complète entre les effets de la pesanteur et ceux d’un mouvement approprié.

Ceci va nous permettre d’établir maintenant, avec beaucoup de simplicité, ce fait fondamental qu’on ne soupçonnait pas il y a quelques années et qui a été brillamment démontré par l’expérience : la lumière ne se propage pas en ligne droite dans les parties de l’Univers où il y a de la gravitation, mais sa trajectoire est incurvée comme celle des objets pesants.

Nous avons établi au cours d’un précédent chapitre que dans le continuum à quatre dimensions où nous vivons, que l’on pourrait appeler l’espace-temps, et que nous appellerons plus simplement l’Univers, il y a quelque chose qui reste constant, et identique pour des observateurs se déplaçant à des vitesses données et différentes. C’est l’« Intervalle » des événements.

Il est naturel de penser que cet « Intervalle » restera identique même si la vitesse de l’observateur varie, même si elle est accélérée comme celle de notre ascenseur ou de l’obus de Jules Verne pendant leur chute.