Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/146

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Va donc ! que l’enfer te guide !
Fais que dès le premier jour
Ce cœur, que je laisse vide,
S’emplisse de ton amour !

Fort de ton indifférence,
Savoure, le cœur fermé,
L’indicible jouissance,
En n’aimant pas, d’être aimé !

Inaccessible aux ivresses
Qu’elle sentira pour toi,
Sois avare de caresses
Comme elle le fut pour moi :

Sur sa flamme, sans rien craindre,
Souffle, dans chaque baiser,
Pas assez fort pour l’éteindre,
Mais assez pour l’attiser !

Que je t’envie, ô mon frère !
Et comme je paîrais bien