Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/59

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En ces têtes si rapprochées
S’agitant d’un rythme pareil
Que d’espérances desséchées,
De songes au triste réveil !

Ce petit homme frêle et mince
Dont la voix chevrotte en montant,
Sur maint théâtre de province
Eut plus d’un succès éclatant,

Et devant des salles charmées
Qui l’électrisaient d’un bravo
Tint des Juliettes pâmées
Sur son pourpoint de Roméo.

Ce géant joufflu, rouge et chauve,
À rude barbe poivre et sel,
Sous le justaucorps de cuir fauve,
Hurla jadis : « Je suis Marcel ! »