Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/37

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Manger du perdreau rarement,
Du bœuf, fort peu ; du mouton, guère ;
Du pain, même… modérément.
Là-bas, c’était manger et vivre ;
Mais ici, vivre sans manger.
Quel embarras ! quel parti suivre ?
La solitude ou le danger ?
Bah ! la gloire est chose tentante,
Mais les estomacs délicats
Ont besoin de viande saignante :
J’aime mieux m’en aller là-bas.

Et puis, plus que la nourriture,
Ils craignaient, et non sans raison,
Que les Prussiens — par aventure ! —
Ne se servissent du canon.
Or, la nuit, tandis qu’on sommeille,
Est-il assez fastidieux
Ce tonnerre qui vous réveille
Et vous fait entr’ouvrir les yeux ?