Page:Notions de Logique.djvu/34

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Donc les fleurs sont les plus heureuses des créatures.

On ne peut nier la seconde proposition de ce syllogisme ; car Jésus-Christ a dit lui-même en saint Luc, chap. xii : Considérez les lis… Salomon même en toute sa gloire n’était pas vêtu comme l’un d’eux. On doit donc (puisque la conséquence est rigoureuse), ou rejeter la première proposition comme absolument fausse, ou convenir qu’une fleur, qui paraît quelque chose aujourd’hui, et demain sera jetée au four ou foulée aux pieds, est plus heureuse que l’homme.

Si le bonheur consistait dans le repos et dans l’inaction, les pierres qui sont cachées au sein de la terre se trouveraient dans une meilleure condition que les créatures intelligentes.

On voit l’extravagance et la folie d’envier le bonheur d’une fleur ou d’une pierre, tandis que Dieu nous a destinés à partager celui des anges.

L’homme trouve en soi le désir de la grandeur et de l’excellence, mais les passions et la corruption de notre nature viennent obscurcir l’idée de la vraie grandeur. Par un jugement vicieux, nous l’attachons à des objets qui ne lui conviennent pas ; les uns placent la grandeur dans les richesses et regardent les riches comme fort élevés au-dessus des pauvres ; les autres