Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/246

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et qui lui permet d’examiner, à propos de chaque perception, non seulement si elle paraît telle qu’elle paraît, mais si elle correspond à quelque réalité. L’examen de la raison lui a-t-il découvert que dans ses perceptions l’être diffère du paraître, il ne cède point à une perception parce qu’elle lui paraît telle ; mais parce qu’elle n’est pas telle, il lui résiste. C’est ainsi que souvent l’homme se détourne de choses qui lui semblent douces, et alors même que son appétit l’y porte, parce qu’il ne trouve pas que la raison s’accorde avec l’apparence. Il rejette de la même manière des choses qui semblent utiles, parce qu’il estime qu’il est conforme à la raison de les rejeter. Si donc ce qui est en notre pouvoir consiste dans l’assentiment raisonnable qui résulte de la délibération, et que nos adversaires le placent dans l’assentiment et l’appétit, qui peuvent aussi se produire sans l’intervention de la raison, il est manifeste, à prendre les paroles de nos adversaires, qu’ils dissertent d’une manière tout à fait insuffisante sur ce qui est en notre pouvoir. Car ils n’expliquent ni ce qu’est le libre