Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ces circonstances. — Si, au contraire, nous avons le pouvoir de parler mieux ou moins bien, comment ne pas s’étonner de l’inanité d’une argumentation qui, par une série de propositions incontestables, évidentes, conduit nos adversaires à conclure qu’il n’y a aucun usage à faire de ce qu’ils ont pris la peine d’établir à grand renfort de syllogismes ? Effectivement, qu’enseignent nos adversaires ? Ils posent que le destin se sert de tout ce qui est arrivé ou de tout ce qui arrive fatalement, en vue de l’inévitable accomplissement des effets qu’il produit, et qu’il se sert de chaque chose telle qu’elle est et selon que le comporte sa nature, d’une pierre comme d’une pierre, d’une plante comme d’une plante, d’un animal comme d’un animal ; et que, s’il se sert d’un animal comme d’un animal, il s’en sert aussi comme d’un être doué d’appétit. Nos adversaires ajoutent que, si l’on admet que le destin se sert d’un animal comme d’un animal et comme d’un être doué d’appétit, il s’ensuit que cela même est au pouvoir des animaux, que les animaux opèrent en vertu de l’appétit qui