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SAVOIR AIMER


Pour vous placer au bruit de leurs psaltérions
Dont tressaillent les cordes,
Au Ciel où vous régnez, les doigts pleins de rayons
Et de miséricordes ;

Vous, qu’un peuple sur qui votre bleu manteau pend
Doucement importune,
Vous qui foulez avec la tête du serpent
Le croissant de la lune ;

Vous, à qui Dieu donna les grands voiles d’azur,
Le cortège des Vierges,
La cathédrale immense au maître autel obscur
Étoilé par les cierges ;

La couronne, le sceptre, et les souliers bouffants,
Les cantiques enflammés,
Les baisers envoyés par la main des enfants,
Et les larmes des femmes ;

Vous, dont l’image aux jours gros d’orage et d’erreur
Luisait sous mes paupières,
Et qui m’avez tendu sur les flots en fureur
L’échelle des prières ;

Vous qui m’avez cherché, portant votre fanal,
Aux pentes du Parnasse ;
Vous, qui m’avez péché dans les filets du mal
Et mis dans votre nasse ;

Que n’ai-je pour le jour où votre fête aura
Mis les cloches en joie,
La règle du marchand qui pour vous aunera
Le velours et la soie ;