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Page:Nouvelle Encyclopédie poétique, tome XVIII, 1819.djvu/94

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Ah ! je vous vois aux mains. Le Typhée effroyable
Ecumant de la bouche, étincelant des yeux,
Te destine en son temple un endroit remarquable :
Il pense y voir ta tête, ornement curieux.
Mais qu’elle soutient mal, cette inutile rage,
De tes coups redoublés le foudroyant orage !
Il chancelle : c’est fait ; il tombe : quel fracas !
Victoire ! Mais que vois-je ? il se relève, hélas !
Et sa chute lui rend sa vigueur tout entière.
Je vois reprendre haleine et raffermir ses pas
Un tyran qui triomphe en mordant la poussière.

La Terre en ce danger, mère trop pitoyable, i
A son fils qui l’embrasse offre un secours pieux.
Étendu sur la poudre il devient indomptable,
Et le coup qui l’abat le rend victorieux.
Héros, tu n’en es point à ton apprentissage ;
Tu lui fais perdre terre, il perd son avantage :
Les dieux qu’il crut servir font gloire d’être ingrats.
Lors, moins rude lutteur que pesant embarras,
Il vomit dans les airs son âme carnassière.
Ainsi devait trouver dans le ciel son trépas
Un tyran qui triomphe en mordant la poussière.


ENVOI.


Prince, l’Antiquité, dans cette noble image,
Nous a peint le Plaisir assailli du Courage.
Le souvenir du ciel affaiblit ses appas,