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d’une façon désastreuse pour l’individu, et sur le fonctionnement du foie et sur le fonctionnement des organes, avec lesquels il prend plus ou moins directement contact.

L’étude des déplacements du foie et de ses déformations par le corset ont été l’objet de nombreux travaux parmi lesquels l’on peut citer ceux de Murchison, Engel, Frerichs, Gorbin, Gharpy, Glénard, etc.

Pour Dickinson, plus le corset est porté dans un âge tendre plus le foie est affecté, puisqu’il est proportionnellement plus gros chez l’enfant que chez l’adulte.

Corbin prétend que le foie étant fixe surtout en arrière, c’est sa partie antérieure qui sous l’influence d’une pression peut descendre de telle sorte que sa surface normalement supérieure devient antérieure et verticale. C’est, dit-il, un effet constant même avec une striction minime. Il a vu souvent le foie comme coupé en deux par un vaste sillon qu’Engel a trouvé une fois aussi large que la main ; une partie était véritablement flottante.

Tous ceux qui ont fait — post mortem — un certain nombre d’examens de viscères, ont constaté ces sillons ; moi-même, lors de mes dernières autopsies, j’ai pu constater sur le foie d’une jeune femme de profonds sillons dus à l’empreinte des côtes ; mais je m’empresse d’ajouter qu’il s’agissait d’une malade ayant succombé à des phénomènes d’alcoolisme, et que chez elle le foie était très considérablement hypertrophié, si bien que la glande était venue s’imprimer elle-même sur la paroi costale sans que celle-ci fût comprimée par un corset serré.

Les sillons anormaux observés sur le foie ont été signalés d’abord par Cruvelhier puis par plusieurs autres anatomistes, parmi lesquels le Dr Gharpy, qui en a fait une étude détaillée, dont j’extrais les lignes suivantes, les unes concernant les sillons costaux, les autres concernant les sillons dits diaphragmatiques.

Le sillon costal siège sur la partie latérale et antérieure du lobe droit. Il est transversal ou faiblement oblique dans le sens des côtes, d’aspect opalin, cicatriciel, long de 5 à 10 centimètres et plus. Il est ordinairement plat, superficiel, rarement profond et étroit. Il est le plus souvent unique ou, si l’on en observe un ou deux autres au-dessus de lui, ce sont de simples empreintes qui vont en diminuant.

Leue qui a examiné systématiquement 516 sujets d’autopsie à Kiel, a noté ce sillon chez l’homme dans 5 % des cas, chez la femme dans 56 %. Il ne se rencontre jamais avant quinze ans.