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pour mieux parier : ce sont les causes de débilitation des parois abdominales et de la tonicité du tractus intestinal : les grossesses, la neurasthénie, la maladie de Glénard…

Je m’occuperai de la ptôse gastrique dans ce chapitre, mais non pas complètement, car j’en parlerai à nouveau quand je traiterai d’une façon détaillée de l’influence du corset sur l’intestin et que je traiterai de la ptôse des viscères en général.

« Toute cause qui diminue la tonicité abdomino-intestinale facilite l’action spéciale du corset. Celui-ci ne vient alors qu’en seconde ligne, il ne provoque pas, il exagère un état préexistant. Comme tel, il est déjà dangereux. Or ces conditions se trouvent d’abord dans la grossesse, surtout dans le cas de grossesses répétées dont l’influence est trop connue pour que l’on y insiste.

La dislocation abdominale et viscérale peut donc être primitive, le corset est ici une cause adjuvante, il continue ce qu’un autre agent a commencé. Mais souvent aussi c’est lui qui commence, lui qui est la cause première des dislocations splanchniques. C’est ce qu’il faut prouver. »

Ainsi s’exprime M. Chapotot et dans des pages très intéressantes que je vais reproduire en partie, il continue son argumentation. Il faut la lire, parce qu’elle montre tout le danger pour l’estomac d’un corset montant haut, cambré, trop serré.

Il est en effet parfois aussi utile de connaître ce qu’il ne faut pas faire dans tel ou tel cas que ce qu’il faut faire ; or, argumenter pour l’estomac contre le corset haut, cambré, trop serré, n’est-ce pas par cela même dire qu’il ne faut pas serrer le corset à la taille, qu’il ne faut pas porter un corset haut et que le corset ne doit pas présenter des courbures dangereuses ? Mais, comme le lecteur va le voir, l’auteur semble considérer qu’il n’y a que des femmes exagérément serrées et qu’il n’y a que des corsets cambrés mal faits.

Je souscris à tout ce qu’il reproche à de telles élégantes et à de tels vêtements, mais je montrerai quand j’en viendrai à étudier comment le corset peut ne pas nuire, qu’il est des cas où l’estomac, comme les organes thoraciques, s’accommode d’un corset bien compris et bien placé.

Quelle est donc l’action mécanique par laquelle le corset déplace les organes situés dans les hypochondres ? (Et je le répète, par corset je ne veux entendre ici, pour accepter la démonstration qui suit, qu’un corset trop montant, trop haut placé, trop serré).