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est beaucoup plus commune chez la femme que chez l’homme ; c’est que chez la femme, à deux des causes de la neurasthénie elle-même, la dilatation et l’amaigrissement, s’ajoutent deux autres causes extrinsèques plus communes encore et surtout bien plus efficaces, à savoir l’extrême distension de la paroi abdominale par les grossesses répétées et la constriction de la taille par l’abus d’un corset trop étroit et trop serré ».

Et non seulement le Dr Bouveret ne fait intervenir le corset comme cause secondaire que chez les femmes dont « le corset avait pendant de longues années comprimé et déformé la taille », mais il pense que l’entéroptose au lieu de causer la neurasthénie est précédée par elle. L’entéroptose serait le résultat précoce ou tardif de l’atonie gastro-intestinale qui procède elle-même de l’épuisement nerveux au même titre que tous les autres symptômes de cet état morbide.

La ptôse, en effet, écrit de son côté M. Burlureaux dans son livre si intéressant : La lutte pour la santé, la ptose n’est pas tout chez les ptosiques. Car enfin, pourquoi les malades ont-elles de la ptose ? C’est parce qu’elles étaient déjà déséquilibrées antérieurement, c’est parce que la sangle que forment les muscles du ventre n’avait pas la tonicité normale. Si on avait soigné la future ptosique en temps utile, alors qu’elle n’avait que des troubles vagues du système nerveux, de l’estomac, de l’intestin, elle ne serait pas devenue ptosique, elle n’aurait pas eu besoin de ceinture, elle aurait pu avoir des grossesses multiples sans avoir de ptôse. De sorte que la ceinture, comme un moyen thérapeutique d’attente. Ce qu’il faut, cet instrument si merveilleux, ne doit être considéré que c’est régénérer la malade et lui permettre de se passer de ceinture, ce à quoi on parvient quand la déchéance n’est pas trop avancée.

Ce n’est donc pas faire preuve de trop d’indulgence vis-à-vis du corset que de conclure que s’il peut, mal fait et mal mis, jouer un rôle indéniable dans la production de l’entéroptose, il ne crée pas seul toute l’entéroptose.

Toutefois cette question de l’entéroptose ne saurait être complète si je ne parlais du retentissement que cette maladie peut avoir sur la respiration. Au chapitre II étudiant l’influence du corset sur l’appareil respiratoire j’ai dit que je reviendrais sur cette étude à propos des viscères abdominaux car c’est maintenant seulement que le lecteur pourra saisir toute l’importance des considérations exposées par M. Glénard, dans un article intitulé : Mou-