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mière conséquence qui en résulte pour le diaphragme est l’abaissement de son point d’appui. Pour trouver ce point d’appui, le diaphragme doit donc s’abaisser, c’est ce qui arrive dans l’entéroptose.

Mais si le diaphragme s’abaisse le champ de ses excursions respiratoires se trouve d’autant réduit. Par quelle compensation obvier à cette lacune ? En substituant le type de respiration thoracique au type de respiration abdominale. Mais la respiration thoracique exige dans le cas d’entéroptose une intervention de la volonté d’autant plus nécessaire, que chez le ptosique fait défaut l’action du levier du diaphragme, indispensable au soulèvement et à l’élargissement inspiratoires de la base du thorax.

L’intervention de la volonté qui nécessite un travail supplémentaire et par conséquent une perte, est évitée par la nature grâce à un autre moyen de compensation. Chez les ptosiques, la base du thorax se rétrécit, par la suppression même de la poussée excentrique des organes contenus dans la coupole diaphragmatique, cette poussée est supprimée, tant par la diminution du volume des viscères que par la diminution de la tension abdominale. En effet c’est chez les ptosiques que l’on trouve l’angle xiphoïdien le plus réduit, le rebord costal le moins proéminent.

Le rétrécissement de la base thoracique s’accompagne nécessairement, et cela du fait de la disposition anatomique des côtes, de son abaissement. Or comme la coupole diaphragmatique s’insère par sa base à la base du thorax et que d’ailleurs le sommet de la coupole ne peut s’abaisser au delà d’une limite permise par ses organes de suspension susdiaphragmatique et en particulier le médiastin, il en résulte que la flèche de la coupole diaphragmatique se trouve augmentée et que par conséquent se trouve accru le champ d’excursion du diaphragme dans le rôle de piston qui désormais se substitue à son rôle de levier ; ce rôle de piston se trouve encore accru, suivant, Kerth, par le changement d’incidence des fibres costales du diaphragme.

N’est-ce pas ainsi qu’on doit expliquer ce soulagement si remarquable qu’éprouvent les femmes ptosiques, lorsque, dans les premières phases de la maladie, elles étreignent la base du thorax avec un corset ?

Le corset augmente la flèche de la coupole diaphragmatique non seulement parce qu’il abaisse et rétrécit la base de la cage thoracique, mais encore parce qu’il refoule de bas en haut, les organes contenus dans la coupole.

Krauss démontre en effet, à l’aide de radiographies pri-