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MM. Bos et Puel (successeurs de Claverie) de pouvoir reproduire ici.

Dans le corset de M. Abadie et du Dr Glénard la sangle est toutefois au point de vue de son action comprise d’une façon assez intéressante pour que j’y insiste.

« Au cours de ces dernières années tous les nouveaux modèles de ceinture abdominale qui ont été proposés : Gaches-Sarraute (1885) ; Kortz, Monféuis (1897) ; Fischer, Burger (1898) ; ceinture antiptosique de Jayle (1900) ; ceinture de la Pitié d’A. Robin (1901) ; ceinture de Sigaud (1902) ; ceinture d’Ostertag (1902) ; bandage pelvien ou plutôt caleçon de Bracco (1904) obéissent aux principes fondamentaux de la sangle pelvienne : aplatir et relever l’hypogastre, embrasser les hanches, avoir une constriction indépendante à leurs diverses zones », cette constriction variable étant réalisée de façons diverses soit par la coupe de la ceinture, soit par la nature des matériaux.

La sangle abdominale en effet peut être faite en tissu composée d’un tissu caoutchouté dans la hauteur de l’appareil inégalement et de telle façon que la force du bandage soit dégressive de bas en haut ; une forte constriction pouvant, au niveau des os du bassin, s’exercer sur la région sous-coxo-épineuse, une moyenne agissant sur la région coxo-épineuse, enfin une faible réservée pour la région sus-coxo-épineuse.

La sangle abdominale en effet peut être faite en tissu caoutchouté, il n’en est pas de même pour le corset.

Fabriqué avec des tissus de ce genre sans solution de continuité le corset provoque un échauffement et une moiteur de la peau particulière et il gêne le fonctionnement de la surface cutanée. En effet, « la peau respire et elle exige cet échange constant avec l’air extérieur pour remplacer l’air qui était à son contact. De cette condition dépend la fonction normale physiologique de la peau, fonction qui joue un rôle important dans l’excrétion, la peau étant au même titre que le rein un vaste émonctoire à travers lequel s’échappent les matériaux de déchet qui proviennent des combustions organiques ».

Cette observation toutefois perd de sa sévérité quand il s’agit de remplacer dans un corset une ou plusieurs parties — minimes dans leur ensemble — par du tissu en caoutchouc.

« Le corset appliqué exactement au corps, car autrement il ne pourrait le soutenir, même employé très modérément, emprisonne presque le tiers de l’organisme dans une fermeture hermétique. Outre la constriction nuisible il met toute cette surface de la peau dans les conditions