Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le nu et non pas sur un corset déjà en place, comme on le fait habituellement. Il va sans dire que jamais il ne sera serré (Chapotot).

La prise des mesures sur le nu a toutefois cet inconvénient que la cliente ayant les chairs plus ou moins fermes, quand elle vient la première fois, il faudra plusieurs essayages pour que le corset soit au point. Un moyen terme consiste à prendre mesure sur un corset porté, mis au point, mais non serré.

Je n’insisterai pas sur la question de l’étoffe, car il importe peu que le corset soit fait en coutil, en soie, en rubans, en tissu à mailles etc., un seul point me paraît intéressant, c’est la nécessité d’employer en général des tissus inextensibles puisqu’ils ont à s’appliquer sur des parties inextensibles elles-mêmes. On ne doit pas compter sur les déformations du tissu pour obtenir l’adaptation aux formes qu’ils ont à recouvrir, puisque cette déformation peut dépasser les limites prévues. (Citons en passant les corsets en rotin tressé.)

Le contact entre l’étoffe et les saillies osseuses doit être obtenu par la coupe des pièces composant le corset, c’est une question d’adresse. Si l’emboîtement des os se fait bien exactement, le corset reste bien en place, la solidité de l’étoffe devient une condition de résistance.

Jamais les tissus ne paraissent durs quand ils sont bien appliqués ; et pour qu’ils soient bien appliqués le corset ne devra pas dépasser certaines limites. C’est ainsi qu’il ne doit pas monter trop haut de façon à ménager à l’estomac une place libre dans l’épigastre. Toutefois il y aura toujours lieu de couper le corset de telle façon que le busc à la partie supérieure ne vienne pas s’engager sous le sternum et blesser ainsi la femme qui s’incline en avant. La partie inférieure du busc sera convexe légèrement de façon à épouser la courbure normale de l’abdomen. Le bord supérieur du corset sera tenu un peu lâche pour permettre le mouvement aisé des côtes.

En arrière, le corset adoptera la cambrure de la taille afin de ne pas gêner le redressement du corps. En avant, il ne doit pas présenter de partie rétrécie au niveau de l’épigastre, de façon à ne pas couper en quelque sorte la cavité abdominale et à ne déplacer aucun viscère.

Enfin, il descendra jusqu’au pubis et s’appliquera en s’arrondissant légèrement à la partie abdominale et assez intimement pour tenir lieu de ceinture et présenter ainsi aux viscères abdominaux un point d’appui suffisant, soit à l’état de repos, soit dans les efforts que nécessitent les