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2° Le type rond avec des formes très tournantes et potelées, type plus fin, plus sexualisé, plus rare. À l’inverse de ce que l’on pourrait croire, son diamètre antéro-postérieur qui paraît si saillant est moindre que dans le type large, mais plus détaché et en valeur. Je lui rapporterai plus volontiers les Vénitiennes, les blondes.

3° Un type long qui a probablement autant d’ampleur totale que les autres. Je crois le retrouver dans les Anglaises, les Artésiennes, les brunes aux épaules tombantes, au port élégant et gracieux.

Eh bien, pourrait-t-on comparer deux femmes exceptionnellement belles, mais l’une à thorax du type carré, et l’autre à thorax du type long, et dire que l’une est déformée parce qu’elle n’a pas l’aspect de l’autre ?

La Vénus de Boticelli est mince et élancée, a des épaules tombantes, un cou long et mince, un thorax étroit, des seins bas et rapprochés, cela prouve simplement qu’elle présente un type allongé ou longiline ; il y a dans la race humaine comme dans les races animales (le professeur Baron d’Alfort a beaucoup insisté sur ce point), des beautés minces, allongées, comme celles de Boticelli. Il existe à l’opposé des beautés larges et trapues comme les beautés italiennes ou flamandes de la Renaissance (docteur Félix Regnault).

D’autre part, il semble bien que, de tout temps, les artistes aient pris comme modèles des sujets dont les formes fussent remarquablement belles lorsqu’il s’agissait de figurer dans tout son éclat la beauté physique. Et même quand ils n’ont pas trouvé 1-e modèle qui résume en lui toutes les perfections physiques, quand ils n’ont pas trouvé le modèle suffisamment parfait pour « poser l’ensemble », ils créent une femme idéale qui réunit les beautés de plusieurs modèles dont l’un pose la tête, un autre les bras, un autre la gorge…, etc. Ainso Zeuxis, pour l’exécution de son Hélène courtisane, fit poser nues les cinq plus belles filles d’Agrigente. Est-il donc juste et exact de comparer avec le buste sculptural d’une statue antique, reproduction d’une femme particulièrement bien faite, peut-être même synthèse des perfections de plusieurs modèles, celui d’une femme de nos jours que l’on aura choisie, particulièrement déformée par un usage excessif du corset ?

En résumé, j’envisagerai l’influence du corset sur les différentes parties de la cage thoracique comme beaucoup moins néfaste qu’on ne s’est plu à la décrire. D’un côté, il n’y a pas lieu un instant de comparer la compression exagérée et étendue exercée sur le thorax par les rigides arma-